Réparties sur les trois étages du parcours permanent et insérées sur des supports d’exposition bien repérables conçus par l’équipe Scenografià (Nicolas Groult et Valentina Dodi), les œuvres racontent l’histoire de l’artiste pendant le second conflit mondial et son regard très original sur cette période. La sélection offre un regard sur les différents aspects de sa production, depuis sa mobilisation et la campagne de France, jusqu’au reportage qu’il fait en Allemagne en 1945. Le visiteur peut ainsi contempler l’œuvre atypique de Jean Delpech et constater les liens étroits existant entre sa production de guerre et les objets relatifs à cette période. Cette présentation reflète la pluralité des intentions de l’artiste comprenant des œuvres aux statuts divers : œuvres finies, études, dessins techniques.

Les grandes thématiques abordées dans l’exposition :

Delpech apprenti-soldat

En 1938, Jean Delpech fait son service militaire, ses dessins montrent des représentations du maniement des armes, des détails de l’armement et de l’équipement.

Campagne de 1940

Jean Delpech a vécu en tant que soldat au 15^e bataillon de chasseurs alpins. Les œuvres mentionnent sont quotidien (cantonnement), ainsi que les combats et leurs conséquences.

La France de Vichy et l’Occupation

Démobilisé en 1940, Delpech passe l’Occupation à Paris où il enseigne le dessin technique. Il illustre la propagande mise en place par le régime de Vichy auprès des jeunes, largement soutenue par les médias (presse et radio).

Allégories

À travers des allégories, l’artiste évoque les forces présentes dans le conflit. Il s’attache ainsi à représenter l’Allemagne à la fois à travers ses symboles anciens, comme l’aigle prussien, mais également par sa puissance militaire. Il crée également une allégorie de l’Angleterre qu’il représente à la fois comme une figure justicière et comme une force prédominante dans les combats maritimes.

La guerre sur mer

Jean Delpech a représenté plusieurs navires de guerre (il devient peintre de la Marine par la suite) et manifeste un intérêt particulier pour ce sujet.

Char

L’artiste a consacré une série d’œuvres dessinées et gravées aux chars, tous représentés selon les mêmes modalités : œuvre au trait montrant un « écorché » du blindé, permettant d’observer à la fois l’intérieur et l’extérieur du véhicule. 

Campagne de Russie

Si Delpech ne s’est pas rendu en Russie, les évènements qui s’y sont déroulés lui ont inspiré plusieurs œuvres dessinées ou gravées.

Bataille de Normandie

Deux gravures, placées dans la salle du débarquement, évoquent le débarquement et la bataille de Normandie. Jean Delpech n’a pas assisté au débarquement en Normandie. Il s’agit donc d’œuvres d’imagination.

Chasseurs d’Afrique

En novembre 1944, Jean Delpech suit le 2^e régiment de Spahis et tant que correspondant de guerre puis le 7^e régiment de chasseurs d’Afrique. Plusieurs dessins témoignent de leur quotidien que l’artiste partage pendant plusieurs mois. 

Matériel américain

Jean Delpech a dessiné à de nombreuses reprises le matériel militaire montrant un souci du détail. Il représente notamment avec exactitude le moteur d’une jeep.

Libération de Paris

Jean Delpech se trouve à Paris au moment de la Libération de la ville. Résidant dans le quartier Saint-Germain, il assiste aux combats et en tire une série de monotypes.

Delpech reporter de guerre

À la fin de l’année 1944, Delpech réalise un reportage pour l’hebdomadaire L’Armée française au combat. Il suit la 1^re armée jusqu’en Allemagne et en rapporte de nombreux dessins qui ne seront finalement pas publiés. Plusieurs dessins montrent son travail d’observateur aussi bien des soldats que des populations locales qu’il croise. 

Vers Berlin

À son retour d’Allemagne, Jean Delpech compose une série d’œuvres de grand format, s’inspirant à la fois de ses dessins pris sur le vif au cours de son reportage et d’informations tirées des médias, constituant des sortes d’œuvres-synthèse.

Camps de concentration

Alors qu’il accompagne la 1^re armée de De Lattre en tant que reporter de guerre, Jean Delpech assiste en avril 1945 à la libération du camp de Vaihingen, dans le Bade-Wurtemberg, par les troupes françaises. Fortement marqué, Jean Delpech réalisera plusieurs monotypes du camp qu’il retouchera ensuite dans les années quatre-vingt.

Trophées

Dans l’immédiate après-guerre, Jean Delpech réalise plusieurs œuvres de pure imagination marquées par le motif du trophée. Ces dessins et estampes d’une grande originalité mêlent à la fois armement militaire, représenté avec exactitude, et références religieuses ou mythologiques.