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Paris sous l'Occupation

Numéro d’inventaire :
2019.58.121
Date(s) :
1942
Technique(s) :
Dessin à plume et encre noire, crayon de couleur, crayon graphite, aquarelle, gouache sur papier épais. Esquisse d'un dessin technique au crayon graphite au verso
Dimensions :
Hauteur en m. : 0,246 ; Largeur en m. : 0,31
Lieu de création :
Paris

Emplacement : h g
Description : Plume et encre noire
Transcription : Avenue d'Orléans 'La queue'


Emplacement : b g
Description : Plume et encre noire
Transcription : Jean Delepech / Paris. Printemps 1942

Jean Delpech évoque ici un aspect de la vie quotidienne des Français sous l’Occupation : celui des longues files d’attente nécessaires pour obtenir des denrées alimentaires. De nouvelles pratiques sociales naissent en effet de la pénurie avec l’apparition des queues qui, dans les villes, font partie intégrante du paysage. Au premier regard, ce dessin fourmillant de détails et aux couleurs gaies ne laisse pas supposer la gravité du sujet : le magasin de « frivolité » présente un manteau de fourrure en vitrine, la poissonnerie et la boulangerie semblent être bien approvisionnées… Cependant, une observation plus précise de l’œuvre fait apparaître au premier plan une charrette pleine de rutabagas, mais aussi le mot « juif », bien visible sur la devanture du magasin Larousse. Les trois avions dans le ciel apparaissent comme une ombre menaçante (sur la droite, une scène semble figurer une arrestation). La longue file d’attente composée pour l’essentiel de femmes et d’enfants révèle une réalité du temps ; dès l’hiver 1939-1940, certains produits alimentaires viennent à manquer et font l’objet des premiers « jours sans » chez les commerçants. Annoncée le 29 février, la politique de restriction prévoit le classement de la population en différentes catégories, selon leur âge et leur profession ; le rationnement entre en vigueur le 23 septembre 1940, avec l’instauration de la carte d’alimentation. Jean Delpech, qui a passé toute l’Occupation à Paris, a relaté dans ses écrits les difficultés liées à la pénurie et aux manques, en matériel et en nourriture notamment. L’avenue d’Orléans (rebaptisée avenue Général-Leclerc en 1948), est évoquée par quelques devantures de magasin et la ville s’étend au loin dans une longue perspective. Quelques bâtiments de la Cité internationale universitaire sont reconnaissables comme la Fondation suisse construite par Le Corbusier, la Fondation Biermans-Lapôtre ou encore le Collège d’Espagne. Comme un signe d’espoir, une croix de Lorraine associée au V est apposée sur la vespasienne au premier plan du dessin.
Boudou-Reuzé Hélène, Desserrières Laëtitia, Jean Delpech, l’œuvre de guerre. Dessins et gravures du musée de l’Armée, Paris, musée de l’Armée / In Fine, 2022

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