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Scène de bombardement

Numéro d’inventaire :
2019.58.117
Date(s) :
1941
Technique(s) :
Dessin à la plume et encr enoire, gouache, aquarelle, rehauts de crayon de couleur, crayon graphite sur un papier vélin imprimé au verso (partition et paroles de 'Bouvines')
Dimensions :
Hauteur en m. : 0,252 ; Largeur en m. : 0,327
Lieu de création :
France

Emplacement : b c
Description : Plume, encre noire et crayon graphite
Transcription : 41 / Jean Delpech


Emplacement : Verso
Description : Encre noire
Transcription : BOUVINES / (JEANNE D'ARC) / Les Soldats Français. [paroles et partition musicale)

Vision totalement fantasmée, ce dessin, composé de deux registres, montre une usine d’armement souterraine qui s’ouvre par une sorte de coupole placée au sommet, par laquelle surgit une longue rampe de lancement de missiles. Au-dessus, une ville en ruines avec sa cathédrale de style gothique. Des avions se devinent au loin dans le ciel. Le bâtiment du premier plan peut faire songer à la coupole d’Helfaut, dans le Nord-Pas-de-Calais, immense bunker comprenant de vastes installations souterraines, devant servir de base de lancement aux fusées V2 visant Londres. Toutefois, les armes représentées ici sont totalement inventées par l’artiste. L’avion dessiné à gauche n’existe pas, aucune fusée V2 n’est présente sur le dessin (alors que Delpech en a représenté dans d’autres oeuvres). Les tenues camouflées des personnages dans la cavité de droite sont fantaisistes, et il est difficile de distinguer leur équipement : masque à gaz ou autre appareil respiratoire, parachute dans le dos ? Cette feuille étant datée de 1941, Delpech ne pouvait avoir entendu parler de la coupole d’Helfaut qui ne sera construite qu’à partir de 1943-1944, dans le cadre de l’organisation Todt. C’est donc davantage une oeuvre d’invention de la part de l’artiste, qui mêle à la vision d’une ville imaginaire détruite son attrait pour la technologie et les engins. En 1945, Delpech a l’occasion de voir et de représenter des usines d’armement en Allemagne, où son goût pour les descriptions exactes du matériel militaire trouve à s’exprimer (inv. 20929-306). L’artiste laisse ici libre cours à son imagination pour créer un monde souterrain inventé, reflétant peut-être ses propres craintes et montrant surtout l’escalade de la violence et des destructions caractérisant le second conflit mondial. Dans les années 1950, Delpech poursuit dans cette veine en créant des machines volantes et des vaisseaux spatiaux d’un autre temps, pour la couverture de plusieurs romans de science-fiction de la collection « Le Rayon fantastique », publiés chez Gallimard.
Boudou-Reuzé Hélène, Desserrières Laëtitia, Jean Delpech, l’œuvre de guerre. Dessins et gravures du musée de l’Armée, Paris, musée de l’Armée / In Fine, 2022

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