Emplacement : b d
Transcription : C45 Jean Delpech Forêt noire (7^e chasseurs d'Afrique) avril 1945

Alors qu’il accompagne la 1^re armée de De Lattre en tant que reporter de guerre, Jean Delpech assiste, en avril 1945, à la libération du camp de Vaihingen par les troupes françaises. Situé entre Karlsruhe et Stuttgart, ce dernier a ouvert en août 1944. Conçu à l’origine comme un camp annexe du camp de concentration de Natzweiler (situé en Alsace et connu en France sous le nom de camp du Struthof), il devient rapidement un mouroir pour les détenus jugés inaptes au travail dans les différents Kommandos du Struthof. Par manque d’hygiène et de soin, plus de trois mille déportés de toutes nationalités y meurent en moins de huit mois. La représentation du camp réalisée par Delpech est conforme aux photos et aux descriptions faites par d’autres témoins de ce drame humain comme le reporter James de Coquet, correspondant au Figaro, ou Germaine Kanova, photographe pour l’Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD). Le camp de taille modeste est constitué d’un rectangle délimité par des barbelés et quatre miradors. Une vaste fosse a été creusée à l’un des angles. Les corps des morts y ont été jetés sans être recouverts. Delpech a réalisé plusieurs monotypes de la scène qu’il a ensuite abondamment retouchée dans les années 1980. Il existe deux versions du monotype, retravaillées de façons différentes. Sur celui-ci, les traînées blanches présentes dans le ciel en arrière-plan figurent les traces laissées par les bombes qui tombent à proximité du site.

Boudou-Reuzé Hélène, Desserrières Laëtitia, Jean Delpech, l’œuvre de guerre. Dessins et gravures du musée de l’Armée, Paris, musée de l’Armée / In Fine, 2022