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Paris occupé

Numéro d’inventaire :
2019.58.99
Date(s) :
1944
Technique(s) :
Estampe au burin
Dimensions :
Hauteur en m. : 0,35 ; Longueur en m. : 0,38 ; Hauteur cuvette en m. : 0,305 ; Longueur cuvette en m. : 0,345
Lieu de création :
Paris

Emplacement : b g
Description : Crayon graphite
Transcription : E.A Paris occupé (1943) La ville semble intacte, avec des vitrines attrayantes : mais rien n'était à vendre et la seule circulation est celle des convois allemands.


Emplacement : b d
Description : Crayon graphite
Transcription : Jean Delpech


Emplacement : b d
Transcription : JD 44

Ce très beau burin est un instantané de l’Occupation à Paris et en banlieue. À la façon d’une bande dessinée, l’artiste assemble ici de petites scènes mêlant souvenirs personnels et événements lus dans la presse ou entendus à la radio. En haut à droite, Delpech représente une immense centrale électrique semblable à celle qui domine la ville de Saint-Ouen, où il travaille de 1940 à 1943. À gauche, il décrit une fusillade au château de Vincennes, montrant l’exécution de gardiens de la paix et d’agents de la RATP, le 20 août 1944. De la même façon, en bas à droite, une scène de production de faux papiers, activité qu’a pratiquée l’artiste, fait écho à gauche à des scènes d’interrogatoire et de torture de résistants par la Gestapo. Au centre de l’estampe, Delpech dépeint l’avenue des Champs-Élysées comme épicentre de l’Occupation. Il représente une parade de soldats allemands qui fait écho à celle du 14 juin 1940. Tous les lieux emblématiques de la présence allemande sont dépeints comme le Soldatenheim, foyer pour soldats, situé au 21 de l’avenue, le siège de Radio-Paris basé entre le 116 et le 118, la salle d’exposition de photographies de la Waffen-SS située au 42, et la boutique de la revue collaborationniste Signal au 35. Les files de prisonniers et les convois ferroviaires, de part et d’autre de la pancarte sur laquelle est inscrit le mot Todt, font écho à l’organisation de travaux publics fondée en 1936 par Fritz Todt, compagnon d’Hitler, qui employait de très nombreux travailleurs forcés et dont le siège social en France était basé au 33 avenue des Champs-Élysées. Ambivalent, le mot renvoie aussi au climat de mort (Todt en allemand) qui rôde.
Boudou-Reuzé Hélène, Desserrières Laëtitia, Jean Delpech, l’œuvre de guerre. Dessins et gravures du musée de l’Armée, Paris, musée de l’Armée / In Fine, 2022
Bertrand Dorléac Laurence et Munck Jacqueline (dir.), L’Art en guerre : France, 1938-1947, cat. exp. Paris, musée d’Art moderne de la Ville de Paris, 12 octobre 2012-17 février 2013, Paris musées, 2012 (exemplaire de Champigny-sur-Marne).
Jean Delpech, Paris occupé (1943), 1944, Nanterre, La Contemporaine - Bibliothèque, archives, musée des mondes contemporains, Est 64.A
Jean Delpech, Paris occupé (1943), 1944, musée d’Art moderne de la Ville de Paris, AME181
Jean Delpech, Paris occupé (1943), 1944, Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la photographie, inv. A10886 et EA : A. 15654
Jean Delpech, Paris occupé (1943), 1944, Champigny-sur-Marne, musée de la Résistance.

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