À l’entrée en guerre en septembre 1939, Jean Delpech se trouve à la frontière italienne. Il fait alors son service militaire au 15^e bataillon de chasseurs alpins à Barcelonnette. Du mois d’octobre à la fin du mois de décembre, il effectue une formation dans les Ardennes, à Ambly-Fleury, avant de monter en ligne et de patrouiller sur la ligne Maginot. Les premières semaines de la guerre se résument pour lui à de longues marches dans le froid et à des cantonnements de fortune. La retraite au mois de juin 1940 constitue un moment particulièrement difficile pour Jean Delpech. Il perd son bataillon et se retrouve livré à lui-même : «  je garde un souvenir confus, haché, un kaléidoscope d’images simultanées ou successives mais je ne sais dans quel ordre, l’épuisement des marches et des combats m’ayant vite mis dans cet état de demi conscience de l’écoulement du temps », écrit-il. Il parvient à gagner Mirepoix, en Ariège, où il est démobilisé. L’artiste restitue son quotidien de combattant pendant cette campagne de 1940. Depuis son arrivée au campement, jusqu’aux premiers combats et à la déroute, il évoque sa propre expérience de la guerre marquée par la débâcle et la mort.