Autoportrait à l'arrivée au cantonnement
Inventory number:
2019.58.223
Date(s) :
05/1940
Technique(s) :
Dessin au crayon graphite, encre noire et crayon de couleur sur papier vélin collé sur le pourtour sur un papier vélin sur lequel est placée une fenêtre en papier vergé
Size:
Hauteur en m. : 0,183 ; Largeur en m. : 0,233 ; Hauteur avec support en m. : 0,24 ; Largeur avec support en m. : 0,194
Location:
France
Emplacement : b g
Description : Crayon graphite et à l'encre noire
Transcription : ARRIVEE AU CANTON/N/EMENT / MAI 40
Jean Delpech a pratiqué l’autoportrait à plusieurs reprises. Dans la plupart de ces représentations, il se montre le crayon à la main, en train de dessiner, soit seul (inv. 2019.58.337), soit dans une composition plus vaste (inv. 2019.58.111 et inv. 20929-363). Cette œuvre est un exemple d’autoportrait où l’artiste se figure uniquement en soldat. Le 10 mai 1940, l’invasion allemande de la France débute ; Delpech se prépare avec le 15e bataillon de chasseurs alpins à combattre en Champagne. L’artiste se montre ici à l’arrivée au cantonnement, dans une chambre, en pied, portant son équipement sur le dos, qui semble peser trop lourd sur les épaules du jeune homme. Au sol, nous pouvons deviner plusieurs effets, un paquetage, un casque, une grande pince coupe-barbelés, ainsi que d’autres effets disséminés sur les meubles alentour (bidon, musette…). Comme une mise en abyme de sa propre situation, Jean Delpech représente au mur un bulletin de tirage au sort, rappelant ainsi la pratique ancienne de la conscription. Dans un premier temps, le tirage au sort détermine qui part et qui ne part pas, les numéros les plus bas étant réputés « bons pour le service ». Puis, en 1872, la fonction du tirage est changée : les numéros les plus bas font un service de cinq ans, les autres d’un an seulement. Dans un cadre à côté du bulletin, un portrait du général Mangin (1866-1925) est aussi suspendu au mur. Cet intérieur plutôt confortable – on devine la présence d’une banquette derrière Delpech, un lit sur la droite, un tapis au sol – rappelle que les troupes pouvaient cantonner chez l’habitant. La silhouette de l’artiste est restituée au moyen d’une ligne claire qui souligne les contours, rehaussée seulement de quelques touches de bleu et de rouge appliquées aux crayons de couleur. Il reprend cette technique en 1945, lorsqu’il accompagne la 1re armée en Allemagne.
Boudou-Reuzé Hélène, Desserrières Laëtitia, Jean Delpech, l’œuvre de guerre. Dessins et gravures du musée de l’Armée, Paris, musée de l’Armée / In Fine, 2022
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