Emplacement : b d
Transcription : Campagne de France.1940

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Emplacement : b c
Transcription : Jean Delpech 1942

Jean Delpech témoigne ici de ce qu’a été pour lui la campagne de France. Il s’attarde particulièrement sur les engins de guerre qui occupent toute la partie supérieure de l’œuvre. En effet, dès le début du conflit, l’artiste se montre fasciné par la puissance de la mécanique mise à contribution par l’armée allemande. Dans ses dessins, il ne cesse alors de disséquer les chars, les avions et tous les types de véhicules ou d’armes qu’il est amené à croiser. Les avions Stukas qui bombardent les troupes et les offensives des Panzers semblent rendre dérisoires son rôle de simple fantassin pris dans une bataille qui le dépasse. Si les machines paraissent ici obéir à un ballet bien organisé, les humains se déplacent dans la confusion la plus totale. Les chasseurs alpins représentés à gauche de la composition semblent complètement perdus. Beaucoup sont blessés. Leurs mulets refusent d’avancer. La faible riposte de l’armée française ne fait pas le poids face aux troupes allemandes surarmées. À droite, les civils sont également très vulnérables. Leurs biens sont disséminés sur la route. Les blessés sont livrés à eux-mêmes. Il se dégage de l’œuvre une impression de brutalité et de confusion. Les sentiments exprimés ici par l’artiste sont le reflet des lettres qu’il envoie à sa famille durant cette période. La confiance exprimée dans sa correspondance du début du mois de mai 1940 laisse en effet place, quelques semaines plus tard, à la détresse face au chaos qu’il a pu observer après sa démobilisation. Le traumatisme personnel de l’artiste fait écho au traumatisme collectif ressenti par tous les Français au moment de l’exode.

Boudou-Reuzé Hélène, Desserrières Laëtitia, Jean Delpech, l’œuvre de guerre. Dessins et gravures du musée de l’Armée, Paris, musée de l’Armée / In Fine, 2022