Après sa démobilisation en 1940, Jean Delpech rentre à Paris. Afin de subvenir à ses besoins, il devient professeur de dessin technique au centre de jeunesse « Travail et joie » basé à Saint-Ouen puis, à partir de 1943 au Centre d’accueil et de triage des jeunes délinquants de la rue de Madrid à Paris. Le travail d’éducateur est difficile et mal payé mais il lui permet d’échapper au STO. Malgré le manque de moyens, Jean Delpech s’épanouit auprès de ses jeunes élèves et témoigne d’un réel talent pédagogique. Durant cette période, l’artiste a réalisé de nombreuses œuvres, dessins et gravures, qui constituent un témoignage précieux de la vie sous l’Occupation. On y voit les pénuries de nourriture, les vitrines vides des magasins et l’omniprésence de l’armée allemande dans les rues de Paris. On y constate également les dégâts commis par les bombardements alliés. Ces œuvres semblent être pour Jean Delpech un exutoire lui permettant de supporter l’angoisse de cette période. Celle-ci est notamment exacerbée du fait des actions de résistance de Delpech qui produits plusieurs faux-papiers pour des juifs et des résistants, action qui lui fait prendre des risques constants.